Apportés normalement par l'alimentation, certains nous font néanmoins souvent défaut, et il suffit d'un petit supplément de l'un ou de l'autre pour mettre fin à des troubles pénibles. Le docteur Bernard Saal, oligothérapeuthe, auteur de « La Force douces des oligo-éléments », a par exemple fait le point dans un livre.
On a longtemps méconnu le rôle des oligo-éléments : ces minéraux découverts dans l'organisme à dose infinitésimale.
Jusqu'à un passé pas si lointain, seuls les minéraux présents en quantité relativement importante, tels que le calcium, le phosphore, le potassium, le sodium.... paraissaient indispensables à la vie. Erreur...
On avait bien décelé la présence d'une trentaine d'autre minéraux, tels que le zinc, le cobalt, le cuivre... dans les plantes et chez les animaux, mais à des doses si faibles qu'ils étaient considérés comme des impuretés plus nuisibles qu'utiles.
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Le premier à avoir soupçonné leur importance pour notre équilibre, il y a plus de cents ans, est un savant français, Gabriel Bertrand. Il allait en apporter un début de preuve en démontrant que les algues ne peuvent pas de développer harmonieusement sans la présence de manganèse. Il montra par la suite que les pommes ne poussent pas dans les terrains dépourvus de bore, que les veaux manquant de cuivre sont rachitiques et fragiles.
Mais l'application à l'homme n'a vraiment débuté qu'à la veille de la dernière guerre mondiale, avec les travaux du docteur Ménétrier. Il a montré que toute carence en oligo-éléments entraîne des troubles. D'où l'idée d'en administrer de petites doses pour rééquilibrer l'organisme.
L'oligothérapie venait de naître
Utilisée d'abord de façon empirique, elle est aujourd'hui mieux maîtrisée. On sait que ces minéraux, présent à l'état de traces, agissent comme accélérateurs des réactions chimiques nécessaires à la vie.
Les échanges cellulaires, en effet, sont dus à la présence d'enzymes. Mais l'enzyme lui-même ne peut fonctionner que grâce à la présence d'un oligo-élément. L'absence ou la carence d'un de ces minéraux provoque un déséquilibre au sein de l'organisme, et une baisse de ses défenses face à certaines maladies.
En principe, nous devrions trouver ces oligo-éléments en quantité suffisante dans nos repas. Mais ce n'est pas toujours le cas, car le raffinage, la conservation, le stockage des aliments diminuent leur concentration. Par ailleurs, à certains moments, nos besoins sont plus importants. Parmi la trentaine d'oligo-éléments, voici les cinq qui nous font le plus souvent défaut.
Le zinc : stimulant des défenses immunitaires
Le zinc est l'oligo-élément qui a suscité le plus de recherches.
Présent dans tous les organes, il est impliqué, entre autres, dans la croissance, les sécrétions hormonales, la reproduction et le bon fonctionnement des défenses immunitaires.
Une carence en zinc diminue la résistance aux infections virales ou bactériennes. Elle peut avoir d'autres conséquences, selon l'âge du sujet. Chez l'enfant, ce déficit peut engendrer des retards de croissance.
Dès 1961, deux médecins, les docteurs Prasad et Herlsted, ont découvert une carence de cet oligo-élément chez les adolescents iraniens anormalement petits pour leur âge. Un supplément quotidien les a fait grandir en quelques mois.
Chez l'adulte, un déficit modéré, dû en général à une mauvaise absorption (l'alcool, les antibiotiques, la pilule nuisent à son assimilation), peut aboutir à une perte du goût (agueusie), un retard de cicatrisation des plaies, une chute de cheveux ou une baisse de spermatogenèse.
Selon le docteur Bernard Saal, le zinc peut être utilisé comme thérapeutique dans de nombreuses affections : acné, ulcère de la jambe, stérilité masculine, ainsi que le diabète et les états pré-diabétiques. En effet, il a été démontré que le zinc exerce une influence sur la régularisation de la glycémie (taux de sucre dans le sang).
Normalement, nos besoins, qui sont de 15 milligrammes par jour, sont couverts par une alimentation équilibrée. Mais, comme on l'a vu plus haut, l'alcool et certains médicaments risquent de nous mettre en déficit. Il faut tenir compte également du fait que le zinc en provenance des végétaux est moins bien assimilé que celui des aliments d'origine animale.
Les produits les plus riche proviennent de la mer : les huîtres, les coquillages (100 mg pour 100 g). Puis viennent les viandes, le jaune d'oeuf, les noix, les champignons, les haricots.
Le chrome : un régulateur du cholestérol
Nos besoins en cet oligo-élément sont très faibles (de 50 à 200 microgrammes par jour), et pourtant les apports quotidiens sont insuffisants.
La faut en revient au raffinage des aliments ; à titre d'exemple, la farine blanche en contient trois fois moins que la farine complète. Or, le chrome a un rôle très important dans le métabolisme des sucres et des graisses.
Des études ont montré une corrélation entre le taux de chrome dans le sang et l'apparition de maladies cardio-vasculaires.
On a aussi prouvé que la prescription de chrome pouvait faire baisser les graisses du sang et augmenter le bon cholestérol.
De plus, des dosages ont fait apparaître que les victimes d'infarctus avaient une concentration en chrome dans les tissus inférieure à la normale. Enfin, et ce serait une raison supplémentaire de sa carence fréquente, le stress élimine le chrome de l'organisme (on le retrouve en quantité plus importante dans l'urine des personnes soumises à un stress).
Les aliments les plus riches en chrome sont : la levure de bière, la viande, les fromages, les céréales complètes, les champignons et les noix.
Le magnésium : calmant et ami du cœur
Le rôle principal du magnésium est une des grandes découvertes de ces dernières années : il favorise la décontraction musculaire.
Une application particulièrement intéressante a été faite par le professeur Jack Haddad, de Los Angeles : il a utilisé le magnésium pour lutter contre l'asthme, en particulier chez les enfants.
Sa première expérience a porté sur trente enfants asthmatiques.
A vingt d'entre eux, il a fait boire pendant trois mois de l'eau minérale riche en magnésium. Les dix autres, pendant ce temps, ne buvaient que de l'eau de table habituelle. A la fin des trois mois, la moyenne des capacités respiratoires avait nettement augmenté chez les vingt enfants ayant bu l'eau riche en magnésium.
On sait, par ailleurs, que le rôle du magnésium dans l'organisme est majeur, puisqu'il intervient dans la régulation de plus de trois cents fonctions enzymatiques.
Sa carence peut provoquer des crampes musculaires, voire des crises de tétanie. Mais elle peut aussi entraîner des troubles du rythme cardiaque ou de la sphère O.R.L. (vertiges, rhinites, « boules » dans la gorge).
Or, les déficits en magnésium tendent à se multiplier (une personne sur dix en manquerait). C'est le cas, par exemple, lorsqu'on suit un régime amaigrissant, car les aliments riches en magnésium sont aussi très caloriques.
Où trouver les quatre cents milligrammes quotidiens qui couvriraient nos besoins ? A part les bigorneaux qui sont une mine de magnésium (414 mg), essentiellement dans le cacao, les légumes secs, les noix, amandes et noisettes, les céréales complètes et certaines eaux minérales.
La solution peut être aussi dans une cure régulière d'ampoules de magnésium. Mais c'est au médecin de la prescrire, car l'excès de magnésium n'est pas inoffensif : il peut provoquer des troubles rénaux.
Le fer : contre la fatigue
C'est le premier oligo-élément dont on ait découvert le rôle indispensable chez l'être l'humain. Il y a bien longtemps, on faisait déjà boire aux enfants fatigués de l'eau où l'on avait laissé rouiller un clou, pour leur donner du fer.
C'est aussi l'un des oligo-éléments qui fait le plus souvent défaut. Et très tôt. Le manque de fer apparaît, en effet, très souvent chez le bébé nourri exclusivement au lait de vache vers le cinquième mois après la naissance. Il est dû non seulement au fait que le lait de vache est pauvre en fer, mais surtout que ce fer n'est assimilé par le bébé que dans la proportion de 10 %.
Or, le fer, bien que présent dans l'organisme en quantité très faible : 3,5 à 4 grammes, est indispensable à la vie de l'être humain : il entre dans la constitution de l'hémoglobine, cette protéine du sang qui assure le transport de l'oxygène des poumons vers les organes.
Chez le bébé, les signes de déficit en fer sont une certaine pâleur, de l'asthénie, de l'irritabilité et de la tachycardie. Mais les bébés ne sont pas les seuls atteints. Le manque de fer (il en faut 9 à 12 mg par jour pour l'adulte) se rencontre souvent chez les femmes en âge de procréer, et surtout chez celles qui attendent un bébé ou nourrissent au sein. Il se traduit par une grande fatigue, une moindre résistance aux infections, voire une anémie.
Les aliments riches en fer ? Le boudin en est le champion, ainsi que le foie des animaux, les légumes secs, les céréales complètes. Et certains légumes : épinards, poireaux, asperges, persil... Le problème est qu'une partie du fer seulement est absorbée (et plus particulièrement quand il s'agit du fer apporté par les légumes). Chez les nourrissons et les femmes enceintes, la supplémentation par médicament devrait être systématique.
Le manganèse : l'oligo touche-à-tout
C'est lui, nous l'avons vu plus haut, qui a permis à Gabriel Bertrand de découvrir, à la fin du 19ème siècle, l'effet des carences en oligo-éléments sur les végétaux. Il a poursuivi ses expériences sur des jeunes souris : elles ont montré que la privation de manganèse arrêtait leur croissance.
Depuis, d'autres études ont montré qu le manganèse jouait un rôle considérable dans l'organisme puisqu'il active de nombreux enzymes impliqués dans la synthèse du tissu conjonctif, dans l'utilisation des graisses et des sucres, dans la protection des cellules contre les radicaux libres et dans les activités neurohormonales.
On a d'ailleurs pu établir que la carence en manganèse entraînait une atrophie des organes génitaux et de la stérilité. On a remarqué également, que les diabétiques avaient un taux de manganèse très bas.
De plus, au niveau des articulations, les cartilages durcissent en cas de carence, ce qui peut entraîner des douleurs rhumatismales. Nos besoins devraient être couverts par l'alimentation : mais pour que ce soit le cas, encore faudrait-il consommer des céréales, des fruits oléagineux surtout des noix et des noisettes, qui en sont très riches. Les légumes verts et les fruits en contiennent peu, la viande et les produits laitiers encore moins. De plus, la concentration du manganèse dans les végétaux est encore diminuée, du fait de l'appauvrissement du sol par des cultures intensives.
C'est l'un des minéraux les plus couramment prescrits par les oligothérapeutes : par son action sur le foie et le pancréas, il favorise l'assimilation des graisses et des sucres. Par son effet protecteur sur des cartilages, il donne des résultats spectaculaires dans les douleurs de l'arthrose.
-Associé au cuivre, il est très utilisé en pédiatrie où il donne d'excellents résultats pour fortifier les enfants fragiles, facilement enrhumés et ceux qui souffrent d'un manque d'attention.
-Associé au cobalt, il chasse les malaises digestifs et réduit les manifestations d'allergie.
Ceux qu'il ne faut pas oublier
Parmi les oligo-éléments nécessaires à notre santé, signalons encore :
-Le fluor, dont on connaît maintenant le rôle anti-caries.
-Le cuivre qui entre avec le fer dans la composition des globules rouges.
-Le soufre qui est un bon protecteur du foie, et qui lutte contre la séborrhée.
-Le nickel, qui participerait au fonctionnement du pancréas.
-Le sélénium qui stimulerait les défenses de l'organisme...
Pour eux, comme pour les autres, les travaux continuent et nul doute que le futur ne nous révèle encore beaucoup de découvertes sur ces oligo-éléments qui nous entourent et que nous apprenons peu à peu à connaître.
D'ici là, si vous soupçonnez la carence de l'un ou de l'autre, mangez des aliments qui en contiennent.
Buvez de l'eau minérale qui en renferme (la composition est inscrite sur les bouteilles). Ou voyez un oligothérapeute qui, après vous avoir examiné et interrogé, pourra vous prescrire le (ou les) oligo-élément adapté à votre cas : ces oligo-éléments se présentent sous forme d'ampoules buvables, et sont disponibles en pharmacie ; mais ne les prenez pas sans avis médical. Il s'agit de médicaments. Et si les carences peuvent entraîner des troubles, les excès peuvent eux aussi rendre malade.
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