Les larmes, en effet, constituent une véritable « soupape de sécurité » du corps et de l'esprit, chargée d'éliminer bien des petits – et des gros – ennuis.
« Pleure, ça te fera du bien ». En prononçant cette phrase issue de la sagesse populaire, nos grands-mères ne savaient pas qu'elles devançaient la science de plusieurs dizaines d'années...
Spécialiste des maladies liées à l'angoisse et au stress (ulcère, hypertension, etc...) le professeur Frey avait été frappé par une constatation : ces maladies sont toujours plus fortes, plus agessives, chez les personnes qui « se contrôlent ». Autrement dit, qui s'interdisent de pleurer, ce qu'elles considèrent comme une marque de faiblesse de caractère.
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Etait-ce un hasard ? Il aurait pu le penser si un autre phénomène lié aux larmes ne lui avait donné à réfléchir : certains enfants sont atteints d'une maladie – rare heureusement – que l'on appelle « Dysautonomie familiale ». Elle est héréditaire et les bébés qui en souffrent crient, mais ne pleurent jamais. Ou, plus exactement, ils pleurent sans larmes.
Or, chez eux, les maladies liées au sress prennent des formes beaucoup plus violentes que chez les autres.
Etait-ce à dire que les larmes jouaient un rôle dans notre équilibre psychosomatique ?
Pour en acquérir la conviction, il fallait trouver une méthode expérimentale ne laissant place à aucun doute.
Or, les larmes, chez l'homme, se produisent dans deux cas bien précis : d'abord, en tant que protection de l'oeil lorsqu'il est agressé par un corps étranger (poussière, etc...) ou par une substance irritante.
C'est la larme réflexe, que nous avons en commun avec les animaux, et qui n'a aucune signification psychique. Mais parallèlement – et c'est tout autant le propre de l'homme que le rire – nous pleurons aussi pour des raisons purement affectives, ce qu'aucun animal ne fait.
L'idée du Pr Frey a donc été d'analyser comparativement ces deux types de larmes pour voir s'il y avait des différences entre elles.
Pour ce faire, il a organisé une expérience à laquelle participaient 331 volontaires : 286 femmes et 45 hommes de tous âges. Ils s'agissait – avec leur accord, bien sûr – de les faire pleurer.
La première fois, en leur projetant un de ces films totalement mélodramatique et dont on voit la fin le mouchoir à la main. Mais là, les mouchoirs étaient remplacés par de petites éprouvettes...
La seconde fois, en leur faisant respirer pendant deux minutes des vapeurs d'oignons fraîchement épluchés.
Et, toujours, en recueillant les larmes. Hypothèse de travail : la composition des larmes ne doit pas être la même lorsqu'elles sont dues à une simple gêne de l'oeil et lorsqu'elles sont déclenchées par l'émotion.
La preuve était faite
A l'analyse, l'hypothèse devait se révéler exacte : les larmes « de peine » contenaient quelques 20 % d'albumine en plus. Or l'albumine renferme un acide – de l'acide L. glutamique – dont on sait que la concentration dans le cerveau augmente en cas de déprime. En éliminant cet acide, les larmes aideraient donc à diminuer le facteur de dépression du cerveau.
Une hypothèse qui rejoint parfaitement la constatation empirique que peuvent faire tous ceux qui pleurent après un choc émotif : la crise de larmes passée, on voit les choses sous un aspect différent : plus rationnel, plus acceptable, et l'on raisonne de façon plus « positive ».
Mais le professeur Frey n'en est pas resté là. Selon lui, le rôle « éliminateur » des larmes ne s'arrête pas à l'albumine. On sait, en effet que, lors d'un accès de colère intense, les glandes surrénales secrètent de l'adrénaline, ou encore que l'anxiété libère de la noradrénaline et la douleur des endorphines.
Son but est aujourd'hui de mettre en évidence la présence de ces substances dans les larmes de colère, d'anxiété ou de douleur. C'est surtout intéressant dans le cadre de la colère et de l'anxiété, car l'on sait que l'une et l'autre favorisent l'hypertension et l'infarctus.
Malheureusement, il est bien difficile dans ce cas de conduire une expérience rationnelle car, si l'on peut facilement faire pleurer d'émotion ou de douleur des volontaires, il est beaucoup plus difficile de trouver les mots ou les situations capables de les mettre vraiment en colère, au point de les faire pleurer...
Elles éviteraient ainsi l'accident brutal
Mais, après tout, puisque la sagesse populaire avait raison pour le chagrin lorsqu'elle disait : « pleure ça te fera du bien », pour quoi n'en serait-il pas de même pour la colère, et ces fameuses « larmes de rage » qui accompagnent ses paroxysmes ?
Les « douces larmes de chagrin » chargées d'acide L. glutamique céderaient alors la place à de lourdes larmes saturées d'adrénaline, évacuée ainsi avant d'avoir pu, en contractant les vaisseaux sanguins, provoquer l'accident...
Ainsi, ce fameux élixir de longue vie que tant de générations ont cherché aux quatre coins du monde et de l'alchimie, nous l'aurions tout simplement et depuis toujours à notre portée et la science donnerait enfin à la Fontaine de jouvence son véritable nom : canal lacrymal.
Mais n'oubliez pas aussi de RIRE
Dans son livre, « Psychosomatique du rire » le Dr Henri Rubinstein nous rappelle toutes les vertues bénéfiques du rire, cet antidote des larmes lorsqu'elles deviennent trop abondantes ou trop systématiques.
Il améliore la respiration
Mais le rire n'est pas une qu'une détente de l'esprit. C'est aussi et surtout un extraordinaire exercice physique dont les bienfaits ont de quoi surprendre.
En effet, non seulement il améliore la respiration en faisant travailler les muscles de la cage thoracique – on a pu dire qu'il était un véritable « jogging musculaire » - mais ses effets bénéfiques vont bien au-delà.
D'abord, il calme les douleurs en augmentant notre production d'endorphines, ces morphines naturelles de l'organisme.
Ensuite, il augmente la sécrétion de substances appelés « catécholamines » qui luttent contre l'inflammation, en particulier celle des articulations, liée aux rhumatismes.
Enfin, il a une action indiscutable sur les maux de tête lorsqu'ils proviennent d'une contraction des muscles de la nuque (un cas très fréquent, et auquel les médicaments ne peuvent pas grand chose).
De même, il a un effet bénéfique sur le taux de cholestérol, car le brassage hépatique et l'augmentation des échanges pulmonaires qu'il provoque tendent à faire baisser le taux de graisses dans le sang. Il combat également efficacement la constipation par le jeu de gymnastique abdominale intense qu'il provoque, et qui brasse en profondeur le tube digestif.
Il combat aussi l'insomnie
Si l'on y ajoute qu'il combat l'insomnie, soulage l'asthme et enfin – et surtout - atténue considérablement le stress, ce mal absolu des temps modernes, on comprendra qu'il ne faut surtout pas hésiter à éclater de rire à la plus stupide des plaisanteries et à s'esclaffer lourdement quand volent à travers l'écran les éternelles tartes à la crème des films comiques. Donc, riez sans remords... et faites rire.
Oeil sec ou larmoyant ?
Certains n'ont pas assez de larmes. Cette impression d'avoir l'oeil sec en permanence devient un réel problème lorsque l'on veut porter des lentilles de contact.
Seule solution : les « larmes artificielles », autrement dit, du sérum physiologique à distiller au goutte à goutte dans l'oeil avant de mettre ses verres de contact en place.
Mais il y a aussi le cas inverse un canal lacrymal bouché, et il n'en faut pas plus pour avoir l'oeil larmoyant
Heureusement, une opération très simple (on introduit un cathéter dans le canal lacrymal) suffit à régler le problème.
A découvrir également : six étapes naturelles pour ne plus jamais souffrir d'insomnie...
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