Cellulite : méthode douce et sûre

Bien des traitements ont été proposés contre la cellulite. Celui qui apparaît comme le plus logique, le plus efficace et le plus doux, c'est le drainage lymphatique.

Solution miracle ? Non.

Mais pour la première fois, on a trouvé une méthode indolore, non agressive qui donne souvent de très bons résultats. Et qui règle en même temps nombre de problèmes de santé parallèles. Notamment les jambes lourdes, la fatigue et l'anxiété.



La cellulite existe-t-elle ? 

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Pendant longtemps, on a douté. Pour la majorité des scientifiques, ce n'étais que de la graisse tout à fait banale.

Puis, avec l'ère des régimes amaigrissants, il a bien fallu se rendre à l'évidence : alors que ceux-ci éliminaient l'embonpoint, ils laissaient des bourrelets cellulitiques quasiment intacts. On a même vu des femmes à la limite de la maigreur conserver une volumineuse culotte de cheval.

Malgré cela, certains restaient sceptiques, jusqu'au jour où l'étude comparative sous échographie de la graisse et de la cellulite a permis de faire la différence.

Sur écran, la cellulite apparaît plus foncée, plus terne que la graisse normale (celle du bras, par exemple) qui a une teinte blanc-grisé.

En outre, les amas cellulitiques ressemblent à des nids d'abeilles, très cloisonnés, alors que la couche adipeuse classique présente de fines lamelles assez mal délimitées.

La lymphe : le véritable rénovateur de nos cellules

De quoi est faite la cellulite ? 

C'est un mélange de graisse, d'eau et de certains déchets de la combustion organique. Elle résulte d'une accumulation de cellules adipeuses et d'une inondation du tissu conjonctif qui les entoure, par du liquide provenant des vaisseaux voisins.

Toutes nos cellules baignent normalement dans un liquide translucide appelé lymphe, qui exsude des parois des vaisseaux.

Le rôle de cette lymphe est extrêmement important : véritable rénovateur de nos organes, c'est elle qui, après avoir absorbé au niveau de l'intestin les corps gras et les protéines, les accumule ou les distribue et donne à l'organisme de l'énergie. C'est aussi la lymphe qui débarrasse nos cellules de leurs déchets, puis les transporte aux reins, au foie, aux poumons où ils seront éliminés.

Encore faut-il qu'elle puisse aller et venir librement.

En principe, la lymphe, après avoir rempli son rôle auprès des cellules, est récupérée régulièrement par les capillaires veineux et, pour le surplus, par le système lymphatique, qui assurent la circulation de retour.

Si le système est défectueux, s'il fait mal son travail, il s'ensuit une stagnation, puis un engorgement d'eau et de toxines, qui peut aller en cas de panne brutale jusqu'à l'oedème, et en cas de paresse chronique provoquer cellulite, mal être, fatigue...

En effet, les déchets s'accumulent dans les tissus, intoxiquant les cellules. Cuisses, jambes, chevilles s'infiltrent et s'alourdissent, le visage se ride précocement.

Or, le problème, c'est que le système lymphatique qui parcourt l'ensemble de notre corps en « doublant » la circulation veineuse est fait de capillaires extrêmement fins, aussi fins que des cheveux, donc facilement perturbés dans leurs fonctions. Et la lymphe y circule d'autant plus lentement qu'elle n'est pas entraînée, comme le sang. Par une pompe cardiaque. C'est surtout l'activité musculaire qui aide à son déplacement. Une mauvaise hygiène de vie, la fatigue, le stress, le tabagisme, sont autant de facteurs qui contribuent au contraire à ralentir sa circulation.

D'où l'idée d'un médecin danois, le docteur Emile Vodder, de l'intensifier par un massage spécial.

Rien à voir avec un massage classique

Cette technique ne date pas d'hier : son inventeur l'a présentée à Paris en 1936, au salon de l Santé et de la Beauté. Mais alors qu'il se développait dans d'autres pays, le drainage lymphatique était resté marginal en France. On l'a redécouvert grâce à ses succès à l'étranger.

Aujourd'hui, le corps médical reconnaît qu'il s'agit d'une thérapeutique intéressante non seulement pour éliminer la cellulite, mais également pour soulager  les jambes lourdes, vaincre le stress, calmer certaines douleurs musculaires et chasser la fatigue.

Encore faut-il qu'il soit pratiqué par les mains expertes de véritables kinésithérapeutes formés à cette technique. Il n'a absolument rien à voir avec un massage classique.

Pas de glissement des mains sur la peau, ni de pétrissage ou autres pincements. Le drainage lymphatique consiste en des pressions lentes et douces, suivies de relâchements et exécutées à un rythme régulier, comme le rythme cardiaque. En fait, il s'agit de vider les vaisseaux lymphatiques, comme on viderait un tuyau bouché.

« Les manœuvres doivent obéir à des règles très précises », nous dit un kinésithérapeute qui pratique le drainage lymphatique selon la méthode instaurée par le docteur Vodder. « Même si on vient uniquement pour un problème local, un genou empâté, des jambes lourdes... il faut traiter l'organisme entier, et commencer par un drainage d'amorce, au niveau des relais et collecteurs que sont les ganglions lymphatiques. »

Le système lymphatique comporte, en effet, des ganglions en des points stratégiques de son circuit (voir dessin). Le thérapeute débute à la base du cou : extrémité du système lymphatique, là où il se jette dans le système veineux.

Les résultats se mesurent en centimètres

En même temps que la main du kinési – par pression – vide cette extrémité, elle appelle les liquides sous-jacents. Ainsi, de proche en proche, tous les tissus vont se désengorger.

Un drainage lymphatique dure environ trois quarts d'heure. Pour une bonne efficacité, cinq séances minimum cinq jours de suite sont nécessaires.

On peut alors contrôler les premiers résultats, qui se mesurent plus en centimètres qu'en kilos perdus. « En effet, insiste Bernard Ferrari, souvent nos patientes constatent qu'elles ont minci dans des proportions beaucoup plus importantes que ne le laisserait supposer la balance de leur salle de bain. »

Les conditions de la réussite

Cinq séances suffisent-elles toujours ? 

« Non, il ne faut pas rêver, répond un spécialiste. Cela demande plus ou moins de temps, suivant l'ancienneté de la cellulite, le rapport eau/graisse. Les meilleurs résultats sont obtenus chez les femmes qui retiennent l'eau, gonflent avant les règles. La majorité. Toutefois, même en cas de graisse prédominante, on y arrive. Le nombre de séances dépend aussi du surpoids. Avec deux ou trois kilos de trop, la cellulite peut disparaître assez vite. Avec dix, ce sera évidemment plus long : parfois cinq à dix séances sont néanmoins suffisantes. Mais il faut compter en moyenne dix à vingt séances. »

Néanmoins, dès la première séance, on constate un effet : les patientes se précipitent aux toilettes et sont obligées de se relever une ou deux fois dans la nuit.

Les résultats sont-ils durables ? 

Oui, à condition que, dans le cas de surpoids associé à la cellulite, le drainage lymphatique s'accompagne d'un régime diététique, à base d'aliments riches en protéines et choisis parmi les moins gras : les protéines s'opposent, dans une certaine mesure, à la stagnation de l'eau dans les tissus. De plus, elles coupent la faim, et rassasient durablement. Les résultats dépendent aussi d'un équilibre hormonal correct.

« Certaines femmes ne sont pas perturbées par l'apport d'oestrogènes (pilule contraceptive ou traitement de la ménopause), mais d'autres si, et on aurait parfois intérêt à mieux doser ces apports. Traiter une cellulite due à la pilule ou favorisée par elle est plus difficile. On y parvient si elle n'est pas trop importante. »

Il faut savoir, enfin, que les résultats sont généralement meilleurs et plus rapides en automne ou en hiver que l'été par forte chaleur.

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